Va jouer dehors ! est une association fondée en 2019 par Matthieu Poitevin suite à l’effondrement d’immeubles de la rue d’Aubagne fin 2018, tragédie qui marque l’urgence de repenser la ville de Marseille – et la ville en général. L’association veut permettre à la ville de se réparer et de se projeter dans un futur possible, apaisé et plus doux peut-être. Cela passe par la création d’espaces de rencontre et de réflexion collective entre les acteurs concernés par le territoire urbain : architectes, urbanistes, élus, promoteurs, écrivains, cuisiniers, artistes, philosophes, journalistes, citoyens… L’ambition de Va jouer dehors est de mettre des énergies en commun, de sortir des contingences individuelles pour proposer des projets concrets, qui nous ressemblent et qui nous rassemblent.
La ville est vieillissante, les modèles proposés sont éculés. Elle ne cesse de prétendre se réinventer mais ne fait que reproduire des schémas qui ne se heurtent pas au réel. Ce moment si particulier que nous traversons, dont la seule issue proposée est un vaccin, ne change rien à cette accélération vers la fin d’un monde programmé. Le premier enseignement pour tous ceux que la ville concerne, c’est à dire 90% de l’humanité, c’est de constater que le cynisme érigé en règle ne passe plus. Ce Golgoth du BTP que tout le monde pensait surpuissant, a en fait des pieds d’argile tout fragiles. Ici et là, des individu(e)s quasiment seul(e)s, qui ont pour principales ambitions d’arrêter d’enlaidir la ville et de lui permettre de respecter ses habitants, ébranlent les certitudes suffisantes de ces monstres de pacotille. Qu’on se le dise, la ville à venir sera plus belle.
Jusque-là le faire, c’était faire le plus. Maintenant le faire, c’est faire le mieux. Cette ère de tout pour soi doit laisser la place au fameux un pour tous. Cela ne peut qu’advenir. Les résistances ne sont que les derniers avatars d’un monde ancien qui s’agrippe à la table comme un mort de faim. La survie de la ville est à ce prix mais cette rage du profit a laissé des traces dans la ville. Il y a partout des cicatrices ou des blessures qui la ségréguent et l’abîment. Il faut les traiter.
Pour un temps, l’architecte doit avant tout être un réparateur de ville pour que celle-ci redevienne le terreau fertile du bien commun des citadins.
Nous souhaitons montrer par l’exemple, ce que nos villes pourraient proposer comme situations, ce que nous pourrions proposer comme processus, afin de changer de paradigme et choisir une voie qui offre un possible plutôt que celles connues qui n’offrent que des impasses.
Matthieu Poitevin
Architecte fondateur de
l’agence Caractère spécial,
Professeur à L’ENSA Marseille, Créateur de l’association Va Jouer
Dehors
Mathieu Rozières
Directeur associé
Euphoriques, Fondateur Black Euphoria
Nathalie Solia
Directrice, Fiesta
des Suds
Laure Delivré
Directrice Territoriale
Provence, Linkcity
Claire Andries
Directrice générale,
Groupe SOS Culture
Olivia Fortin
Maire des 6ème et 8ème
arrondissements de Marseille
Paul Guillet
Avocat
François Leclerq
Architecte et urbaniste
Julie Mathiot
Jean Rodet
Architecte
Laetitia Sallé-Gliozzo
Architecte
Youssef Tohme
Architecte
Matthieu Poitevin
Direction artistique
Blandine Bernardin
Coordination, Production
Johanna Larosa
Communication
Claudia Goletto
Community Management