17
SEPT. 2022
Figures Libres
Athènes, Naples et Marseille se rencontrent, échangent et font de leur indiscipline chronique une force. Elles sont : Mal aimées mais elles fascinent, Populaires et créatives, Effrontées et résistantes, Insolentes et dilettantes. Les villes portuaires rebelles d’Europe ont toujours été marquées par un fort sentiment de leur propre identité. Ces villes de limites entre mer et terre sont ainsi. A l’heure de l’uniformisation, il nous faut célébrer la fierté à l’égard des différences locales. Qu’est ce qui relie ou pas les capitales méditerranéennes ?                                                                                                               
17h-19h
Anciens entrepôts Abitbol - 50 Chemin de la Madrague-ville 13015 Marseille
17SEPT. 2022
17h-19h
Figures Libres
Athènes, Naples et Marseille se rencontrent, échangent et font de leur indiscipline chronique une force. Elles sont : Mal aimées mais elles fascinent, Populaires et créatives, Effrontées et résistantes, Insolentes et dilettantes. Les villes portuaires rebelles d’Europe ont toujours été marquées par un fort sentiment de leur propre identité. Ces villes de limites entre mer et terre sont ainsi. A l’heure de l’uniformisation, il nous faut célébrer la fierté à l’égard des différences locales. Qu’est ce qui relie ou pas les capitales méditerranéennes ?
Anciens entrepôts Abitbol - 50 Chemin de la Madrague-ville 13015 Marseille

Ce qui caractérise ces trois villes c’est le rapport à l’espace public : les trois sont des ports, des lieux de passage. Athènes et Naples ne se posent pas de questions, elles savent qui elles sont et l’affirment en toute conscience et en toute sérénité. Ça n’est pas si évident pour Marseille qui a besoin de crier pour se faire entendre et qui, par l’histoire jacobine du pays qui l’héberge et les récentes vagues migratoires venues du nord, n’arrive pas trop à choisir entre son identité méditerranéenne et celle plus européenne. La banalité ou le manque d’histoire de ses espaces publics en est la démonstration. Chacune d’entre elles doit se réparer pour se projeter en confiance dans le temps ultra violent que l’on présage.

Nous avons demandé à trois équipes de nous proposer une réflexion, une inflexion d’un projet en processus qui montre la façon dont on peut préparer demain. Marseille nous montrera la transformation d’une friche industrielle. Nous verrons qu’à Naples, bien souvent, ces friches sont des palais. Quant à Athènes, il s’agit de se servir d’un système structurel hérité des années 60.

NAPLES
Pizzofalcone
Sous l’égide de Mirco Tardio

Il est temps d’intégrer au processus de création architecturale la pensée d’assimilation de la part de la communauté, de la nature urbaine de la ville, des ingrédients incontournables pour un projet contextuel, efficace, évolutif et auto-régénérable dans le temps. Pizzofalcone est un quartier chargé d’histoire, un fragment de ville, des bâtiments habités d’autres délaissés, des rues, des espaces publics, en somme un réservoir urbain capable, immédiatement disponible. Restituer donc Pizzofalcone à la ville mais aussi à ses habitants, prêts à le réinvestir, l’animer, le ressusciter dans un contexte nouveau. Cadré par une méthodologie urbaine et sociale reproductible et déclinable car capable de souligner les ressources locales, ce projet met au centre l’habitant, sa culture, ses valeurs dans une orchestration urbaine maîtrisée.

Équipe :
– Gian Luigi Freda, Architecte, professeur à l’Université
d’Architecture de Naples
– Giulia Aversa, Architecte
– Iris Algrain, Architecte
– Mariantonia Parascandolo, Architecte

MARSEILLE
Fiction concrète
Sous l’égide de Kristell Filotico

La ville sauvage est aussi créative, productive, une ville inclusive qui fait du bruit, de la poussière. Comment la protéger et la faire s’épanouir en libérant l’imaginaire, notamment via la culture ? Le projet d’un lieu dédié à la fabrication de films illustre et démontre en deux saisons l’accueil et l’installation d’une réalité économique solide, celle des tournages de cinéma en extérieur à Marseille. L’architecture s’appuie sur la réalité du quartier, les acteurs en place et la magie des coulisses du cinéma : fabrique des décors, stockage des douanes, bureaux de production, ateliers… Elle répare et investit l’existant. Elle ose planter des arbres sous le goudron, construit des structures en gravats, ventile et efface les limites intérieur/extérieur, installe des réservoirs d’eau géants, monte des façades en décors échafaudés pour offrir un vaste lieu responsable, vivant, accueillant et mutable.

Équipe :
– ARTS (Association Régionale des Techniciens du Sud-Est), MOA
– Gauthier Oddo, AMO
– CNC, Financeur Saison 1
– Oriane Jan & Laetitia Sallé, Architectes
– Bruno Nicodemi, Ingénieur – B52
– Romain Ricciotti, Ingénieur – LRING
Sous le regard de Muriel Girard, sociologue et de Coloco, paysagistes.

ATHENES
Le musée invisible
Sous l’égide d’Aghis Pangalos

Capitale la plus au Sud de l’Europe, Athènes est dépourvue d’un lieu qui raconte son histoire. Quels seraient la forme et les contenus que pourrait prendre un musée dédié à Athènes, c’est-à-dire un lieu qui raconterait l’évolution de la ville au travers de ses fragments historiques, de la préhistoire à l’époque moderne ? Développée pendant le paroxysme matérialiste du 20e siècle, en s’appuyant sur le dynamisme spéculatif débridé des petits capitaux de ses citoyens, Athènes a grandi en englobant et couvrant son contexte, enterrant les rivières, grimpant sur les collines. Son tissu urbain dense et continu, aux bâtiments similaires, ne laisse que très peu d’espaces vides qualifiés. Pourtant le résultat n’est pas une ville anarchique mais plutôt une ville étalée, constituée d’un collage de quartiers aux trames régulières formant un ensemble sauvage, disparate et non planifié, qui contraste avec les représentations réelles ou fantasmées de la ville antique et le petit territoire des quartiers anciens visités par les touristes. Nous avons imaginé un musée caché au sein de l’un de ces quartiers que le visiteur ignore. Installé dans le tissu existant, il occupe tous les appartements situés aux mêmes niveaux des immeubles d’un îlot urbain. Le visiteur passant d’appartement en appartement découvre un récit des vides urbains fortuits et inattendus, des usages spontanés, des objets du quotidien qui nous lient à la ville.

Équipe :
– Vassily Laffineur, Architecte
– Alexandra Haritatou, Historienne, muséologue
– Marilena Kourniati, Architecte, historienne
– Théo Braghini, Architecte
– Achille Anjoras, Architecte
– Yorgis Yerolymbos, Photographe